20 novembre 2015

Vivre l'éternel présent

         On vit dans une société où on passe notre temps se préparer pour le futur. Chaque fois on oublie prendre le moment présent tel comme il est. De contempler et d'admirer les choses sans penser au prochain pas. Une minute de contemplation devient une perte de temps. On ne s'arrête plus admirer les paysages. On ne découvre plus rien de nouveau, on trouve tout sur google. On identifie tout, rien nous étonne plus. On sait tout, mais on ne voit rien. On n'a jamais été si proches mais aussi loin. On est connecté sur wifi et complétement déconnecté du monde. Loin des yeux, loin du cœur. On donne trop d'importance aux mots et aux images qu'à la chaleur d'un embrassement. Il y a des années quand j'étais étudiante, on faisait des sorties, on allait à la montagne et on ne prenait aucune photo. On faisait des sorties et personne d'autre ne le savait. Je ne faisait pas des selfies pour montrer où j'étais. Je m’arrêtais pour m’émerveiller de la nature. Je ne m’arrêtais pas tous les cinq minutes pour vérifier si quelqu'un m'a envoyé un message. Je vivais le présent. Je m’arrêtais pour sentir les roses.

       J'ai perdu récemment une personne qui m'était très chère, un très bon ami. Il était jeune, mais chaque fois que je parlais avec lui,  j'avais l'impression qu'il était âgé et il a vécu beaucoup de choses. Maintenant je comprends pourquoi. Il avait 34 ans. Il voulait faire tellement de choses, tout connaitre, tout voir. Il a fait plus de choses que d'autres personnes de 60 ans. Il m'a appris d'être spontanée, de faire des folies sans se prendre la tête. Il pouvait organiser une soirée où on chantait toute la nuit accompagnés de sa guitare. Ou conduire toute la nuit pour aller à la montagne et admirer les lumières de la ville. Ou aller prendre le déjeuner à 200 kilomètres parce qu'il avait envie de manger un plat spécifique. Ou passer des heures en racontant des histoires ou des blagues. Avec lui j'ai chanté en public juste pour amuser les gens. On s'est impliqués dans des actions caritatives car il aimait aider les gens. Il rendait ma vie intéressante. Il prenait la vie telle comme était, il n'aimait pas faire des projets, il ne prenait pas des décisions à long terme. Il ne jugeait personne et il acceptait tout le monde. Il se faisait facilement des amis. Si quelqu'un avait besoin d'aide il était toujours là. Je me souviens une fois quand j'étais cambriolé est venu me tenir compagnie car j'avais peur de rester seule. Il a été comme un ange gardian. Je ne l'oublierai jamais et je vais chérir toujours les souvenirs partagés avec lui. 

J'ai compris que les gens ne restent pas toujours avec nous et rien ne peut remplacer le présent. J'ai passé mon temps penser aux prochains pas, je me suis perdu moi - même dans mes projets. Je me disait toujours: "Je vais faire ça demain, le mois prochain, l'année prochaine". Je n'ai pas visité mon père pendant des mois. J'étais trop occupée avec mon quotidien. Je me disais que j'irais le voir de Noël. Je croyais qu'il sera là éternellement. Je ne m'attendais pas qu'il ne sera plus là de Noël. J'ai perdu mon père quand je fêtais l'anniversaire de mon copain de l’époque. Et ça était tellement vite que je n'ai même pas pu entendre sa voix pour une dernière fois. Je vivrai toujours avec le regret de pas voir mon père avant son décès. Mon père aimait parler beaucoup des plantes, des animaux, des oiseaux. Il se sentait très lié a la terre et il aimait vivre tranquillement et prendre soin de son jardin. Il était un homme simple, qui gardait quelque chose d’ancien en lui, quelque chose qui ne faisait plus partie de ce monde moderne. Pour lui, la terre était un être vivant et il avait un sentiment d’admiration envers celle-ci. Il y avait une liaison spéciale entre lui et la nature. Il ne faisait pas de plans,  il savait que des choses ne sont jamais comme on veut. Les agriculteurs savent ça mieux que personne. Des fois il pleut trop, des fois il y a la sécheresse. Rien ne reste constant. Même si on trouve notre chemin, il y aura plein de surprises. Hier est passé, demain n'est pas encore là, il nous reste que le maintenant. Le présent est la seule constante. Le présent est éternel.

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